JOURNAL DU CONFINEMENT D’UNE JEUNE AUTRICHIENNE EN FRANCE

J’en suis surprise, mais je dois avouer que le temps passe vite – il nous reste manque qu’un peu plus d’une semaine ! Avec le rapprochement de la fin du confinement reviens retourne aussi mon envie de recommencer avec le travail sur mon projet. Peut-être, j’avais juste besoin d’une pause.
Quoi de neuf sinon ? Comme d’habitude, juste des petites choses, des petits moments de la journée, mais qui la pimentent et qu’il faut valoriser.

J’aimerais bien vous raconter un peu plus sur mes activités de bénévolat. J’ai toujours eu envie de m’engager, mais je n’ai jamais trop su où, comment, avec qui ? etc. Avec le confinement et le temps libre qui allait avec, j’ai décidé de me lancer. Et surprise : s’engager n’est ni difficile ni compliqué ! Laissez-moi expliquer : Pour mon projet d’exposition photo contre la discrimination des migrants, j’avais contacté l’association La Table de Jeanne Marie qui est une association tourangelle qui offre bénévolement et sans condition des repas chauds à quiconque en a besoin, réfugié, démuni, famille à la rue. Depuis le début du confinement, j’y suis allée chaque weekend. Je n’aurais jamais cru que l’on puisse tirer autant d’épanouissement et de satisfaction d’une telle expérience ! Naturellement, selon les besoins et les envies de chacun les activités seront forcément variées, mais je peux seulement vous inviter à essayer de donner un peu de votre temps pour une cause qui vous tient à cœur !

Sinon, dans la vie de tous les jours, je crois que je n’ai jamais passé autant de temps au téléphone. Mardi soir, après cinq heures d’affilées, j’ai raccroché du, certainement, plus long appel de ma vie. Je ne m’imaginais pas qu’il était possible de parler sans cesse pendant si longtemps ! Avec cet ami, nous avons abordé plus ou moins chaque sujet qui pouvait nous venir à l’esprit – du rap allemand aux questions d’égalité femme-homme, randonnées prévues pour cet été.

Ma famille garde également un rôle très important dans ma vie. Vendredi, nous avons passé la soirée en appel visio en jouant au jeu du bac. Entre mon frère qui inventait des pays (« la République Républicaine du Congo ») et mon père qui se plaignait parce que nous avions deux langues à disposition pour trouver les mots et lui seulement une, cela faisait longtemps que nous n’avions pas autant rigolé ensemble. (Ma mère est italienne et elle a à juste titre insisté pour jouer dans sa langue maternelle. Nous, les enfants, nous en avons naturellement profité pour la suivre. Mon père cependant, qui n’a jamais appris l’italien, s’est retrouvé à son avis défavorisé.)

Pour en venir à l’essentiel : je suis contente et j’en suis contente ! J’ai découvert que se lever avec un sourire rend la journée beaucoup plus agréable et que même dans les moments de crise on peut trouver quelques petits aspects positifs.

Francesca Hemetsberger

BIJ 37 / 7 mai 2020

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